Le pianiste
S’ensuit l’arrivée des Allemands à Varsovie au cours d’une triste semaine : c’est la Guerre Eclair. L’auteur nous fait toucher du doigt des lois antisémites promulguées graduellement : d’abord, le port anodin de l’étoile jaune, peu après la création du ghetto, ou encore les humiliations quotidiennes des juifs (une loi autorisait les soldats allemands à abattre un juif sans raison).
Les juifs, affaiblis par les privations que leur imposaient les nazis, étaient à bout de force, si bien que très peu d’entre eux osaient se révolter. Le contrôle de la presse était omniprésent, aussi personne à Varsovie ne savait ce qui se passait dans les autres villes.
Un jour, commencèrent les déportations. Je pense, comme l’auteur, que le pire de tout ce qui est narré dans ce livre est la fourberie de l’Etat-major allemand : quand ils souhaitaient déporter un juif, les officiers disaient que la personne en question était un traître, et que rien n’arriverait aux bons citoyens juifs qui obéissent à l’occupant – ce qui est entièrement faux, tout le monde étant susceptible d’être tué. De plus, personne au ghetto ne sait que les « camps de travail » sont en réalité des « camps d’extermination ». Le narrateur l’apprend quand sa famille est déportée sous ses yeux, et qu’un garde allemand, qui l’avait vu jouer dans un bar, l’autorise à s’enfuir. Comme l’auteur refuse de se séparer de sa famille, le garde lui dit cette phrase : « Mais qu’est-ce que tu fiches, toi ? Va-t’en, sauve ta peau ! ». En s’enfuyant, Szpilman entend quelqu’un dire, à propos du train : « Tiens, regarde, ils partent griller ! ». Cette brusque prise de conscience fait que l’auteur se rend compte de la chance qu’il a eue, et le plonge dans une