PETIT POUCETCette moralité a tendance à faire comprendre que le seul malheur duPetit Poucet est d'être méprisé par ses parents, alors qu'il est " condamné ", comme ses frères, à mourir de faim en raison de la précarité de la situation économique de ses parents, précarité aggravée par des circonstances naturelles (la famine). Or la pauvreté et ses conséquences est bien le problème de fond de ce conte bien plus que l'orgueil blessé des parents d'avoir un enfant malingre. D'ailleurs, la débilité physique du petit dernier est un surcroît de souci pour ces parents qui n'ont pas de quoi subvenir à leurs besoins, et il leur renvoie l'image de leur pauvreté et de leur impuissance. Et si les sept enfants avaient été de forte constitution et en âge de travailler, le père n'aurait pas eu à prendre cette tragique décision. la preuve en est que lorsque enfin quelqu'argent leur est attribué, leur première pensée est de regretter leur geste et c'est avec joie et soulagement qu'ils accueillent leurs enfants : " Ces bonnes gens étaient ravis de revoir leurs enfants, et cette joie dura tant que les dix écus durèrent." Aussi force est de constater que les moralités de Perrault ne sont pas "fiables" ou du moins peu pertinentes.La satire s'étend aussi : aux parents qui n'adulent leurs enfants que dés lors qu'ils satisfont leur orgueil et qui rejettent celui ou ceux qu'ils jugent déshonorants : " On ne s'afflige point d'avoir beaucoup d'enfants, / Quand ils sont tous beaux, bien faits et bien grands, / Et d'un extérieur qui brille ; / Mais si l'un d'eux est faible ou ne dit mot / On le méprise, on le raille, on le pille" ( Le Petit