Le personnage de natacha dans enfance de sarraute
Le personnage de Natacha :
Quand la fiction rattrape la réalité
Le personnage de Natacha :
Quand la fiction rattrape la réalité
Lorsqu’on étudie pour la première fois l’œuvre de Nathalie Sarraute, c’est-à-dire lorsque, vierge de toute information quant au projet et au style de l’écrivain, on s’intéresse à Enfance comme à une œuvre autobiographique, on est tout de suite frappé par son titre qui se veut généralisant. En effet, on a une absence totale de possessif qui nous instruit dès cet instant, comme l’explique Monique Gosselin, que Nathalie Sarraute ne compte pas écrire une autobiographie classique ou un simple récit d’enfance.
Projet et rejet de l’autobiographie. Dès les premières lignes de l’œuvre, on sait déjà que nous n’aurons pas à faire à une autobiographie traditionnelle, on s’aperçoit même à travers la deuxième voix que fait parler Nathalie Sarraute et sur laquelle nous nous arrêterons plus tard que cette dernière rejette le principe même de ce type d’écriture.
En effet, l’emploi du pronom démonstratif péjoratif « ça » à la première ligne de l’ouvrage pour désigner le fait d’écrire sa vie, renforcé dans le même paragraphe par l’explicitation du gêne, nous prouve que Nathalie Sarraute n’est pas très à l’aise, si l’on peut dire, avec ce thème.
« -Alors, tu vas vraiment faire ça ? « Évoquer tes souvenirs d’enfance »…Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux « évoquer tes souvenirs »…il n’y a pas à tortiller, c’est bien ça. »
Néanmoins, même si l’écrivain semble dans un premier temps rejeter l’idée qui résonne ici comme un cliché d’ « évoquer [ses] souvenirs d’enfance », elle exprime à demi-mot son projet autobiographique et inscrit alors l’œuvre dans ce genre qu’elle affectionne peu et qu’elle tentera de dévier au maximum comme on le verra dans cet article.
« -Oui, je n’y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi… »