Le penis
Le témoignage du soldat allemand Paul Bäumer s’ouvre sur la journée de repos d’une compagnie de soldats allemands combattant sur le front français, lors de la Première Guerremondiale. Le fait de se retrouver derrière le front, de bénéficier d’une double ration de nourriture (les survivants ont reçu les portions de leurs camarades morts), de pouvoir lire à l’aise les journauxet la correspondance et d’écouter de la musique représente pour les soldats « du bien-être » (p. 15).
Le front, et surtout la vue de Kemmerich, qui se mourait dans un hôpital militaire avec les jambesamputées, poussent Bäumer et ses camarades à avoir des doutes sur les discours patriotiques de leurs parents et de leurs professeurs. Bäumer se rappelle le moment du recrutement. Lui et sescamarades n’avaient que dix-huit ans et ils ont été envoyés sur le front après dix semaines de stage dans une caserne où ils ont été profondément dégoutés par l’absurdité des supérieurs, notamment deHimmelstoss. Cette période avait pour but de « dresser » ces jeunes « au seuil de l’existence » (p. 27). À la fin de la période de stage, ils étaient devenus des « brutes » (p. 33), prêts pour la guerre.La mort de Kemmerich, dans l’indifférence des médecins et des infirmiers, augmente les doutes de Bäumer sur les finalités de la guerre.
CHAPITRES III-IV
Bäumer et ses camarades discutent de laguerre, de l’autorité dans l’armée (« le seul métier où l’on peut en abuser », comme le fait Himmelstoss) et des tranchées (le seul endroit où « cesse le dressage », p. 52).
En rentrant au campementaprès avoir installé des barbelés, ils se retrouvent sous les feux de l’artillerie française et sont obligés de se cacher dans un cimetière et de porter des masques à gaz. Bäumer se protège avec desmorceaux de cercueils.