Le patrimoine
Toutes les richesses faisant l’objet d’une appropriation privée tombent dans le patrimoine. C’est à la fois une notion familière de sens commun et une construction abstraite de la doctrine juridique. Juridiquement, le patrimoine est l’ensemble des droits et obligations appartenant à une personne et ayant une valeur pécuniaire.
La théorie du patrimoine est récente. Elle a été l’œuvre au 19ème siècle d’Aubry et Rau puis a été critiquée. Elle demeure pourtant malgré les contestations. Aujourd’hui, le patrimoine a aussi un autre sens : ce sont les valeurs humaines qui nous viennent de nos ancêtres et doivent être transmises aux générations futures (patrimoine moral, patrimoine culturel, patrimoine génétique). Le législateur va même jusqu’à dire que : « le territoire français est le patrimoine commun de la nation » (article L110-1 du code de l’urbanisme), ce qui n’a qu’une valeur symbolique.
Cette nouvelle acceptation extrajudiciaire traduit une idée de stabilité, un enracinement des valeurs, une fidélité au passé, une ouverture à l’avenir alors qu’au sens juridique, le patrimoine n’est qu’un cadre fluctuant n’ayant pour objet que ce qui est évaluable en argent.
Quelle est la notion de patrimoine, comment est-elle envisagée en droit français ?
La notion de patrimoine a évidemment encore un intérêt aujourd’hui. Par exemple, en régime de communauté, le patrimoine de chacun des époux est composé de ses biens propres, mais aussi de ses droits sur la moitié des biens communs qui seront partagés à la dissolution. Les créanciers chirographaires ont intérêt à connaître l’étendue de ce patrimoine afin d’éviter que les biens n’en sortent frauduleusement).
Le patrimoine n’est en fait pas seulement un contenant (I) mais il est aussi rattaché à la personnalité de son titulaire (II).
I) Le patrimoine et les biens
Le patrimoine est constitués de deux éléments (A), qui font du patrimoine une universalité juridique (B)
A) Les éléments du