Le patient et ses émotions
En effet, lorsqu’on apprend sa maladie au patient, il y a alors un véritable basculement, un passage de frontière du monde des biens portants dans celui, beaucoup moins confortable, des êtres en sursis. La réaction est parfois déconcertante et rarement en harmonie avec l’idée préconçue du médecin. La réaction pouvant être paradoxale. Dans tous les cas, l’annonce a un impact important sur l’acceptation et le vécu de la maladie.
C’est pourquoi dès l’annonce du diagnostic, le patient met en place des mécanismes de défense. Le terme de mécanisme est utilisé le premier par Freud pour démontrer que les phénomènes psychiques permettent une observation et une analyse scientifique. Un mécanisme de défense peut apparaître par exemple lorsque l'angoisse chez un patient va être très forte et qu'il va avoir du mal à la gérer. Bien entendu, l'écoute et la parole vont permettre de contenir l'angoisse. Elles aident le patient à ne pas se sentir perdu, isolé. Etre écouté, c'est aussi rassurer le patient, lui montrer qu'il n'est pas seul, qu'on le soutient et que l'on comprend sa souffrance.
Mais pour pouvoir accompagner l'expression des émotions du patient, il faut soi-même avoir la capacité de percevoir ses propres émotions et de les contrôler.
Il existe une maladie, dite trouble de la personnalité limite ou trouble borderline. Le malade atteint de ce trouble est hypersensible, hyperémotif, et ne peut gérer correctement ses émotions. Il peut passer au niveau comportement et émotionnel d’un extrême à un autre de façon imprévisible et brutale et manifester des comportements impulsifs. Des stress moindres peuvent provoquer des réactions fortes ainsi que des pics émotionnels.
Le malade peut donner l’impression qu’il ne ressent