Le patient comme thérapeute symbiotique
Le « thérapeute symbiotique », celui dont l’individuation personnelle n’est pas fermement réalisée et pour qui les relations humaines les plus significatives consistent à compléter les zones incomplètes du moi chez l’autre.
Dans ces processus symbiotiques, la haine et l’amour ne sont pas nettement différenciés, de même que le soi et l’objet ne sont pas nettement délimités. Ce mode de relation s’est constitué à partir d’une relation avec la mère où le fonctionnement du moi de l’enfant était fixé à un niveau de fragmentation et de non-différenciation relativement infantiles, en partie parce que la fragile intégrité de la famille exigeait qu’il ne devînt pas une personne entière.
Plus le patient est malade, plus il lui est nécessaire de devenir, à ce niveau de pré-individuation de fonctionnement du moi, l’analyste de sa mère transférentielle. Cette évolution transférentielle nécessaire ne pourra pas s’accomplir si l’on continue de voir dans l’analyste l’individu sain, au moi intact, qui s’efforce d’aider l’individu malade, affligé d’un « moi défectueux » ou d’un « déficit du moi ».
La culpabilité qu’éprouve le patient pour avoir ainsi fait défaut à sa mère comporte aussi un aspect de réalité, car c’est cette composante de réalité qui lui permet de développer un sens plus « mature » de sa responsabilité dans se relations interpersonnelles en général.
La phase de symbiose ambivalente
Les frontières du moi sont par définition peu fiables pour chacun, il y a beaucoup de projection et d’introjection ; chacun se sent menacé par l’autre parce que l’autre personnifie ses propres contenus internes non encore intégrables. Lorsque l’ambivalence est plus inconsciente que consciente et donc difficilement intégrable par le moi, exige une relation symbiotique avec l’autre, une relation dans laquelle l’autre incarne les composantes des sentiments ambivalents que l’on doit refouler pour le moment.
Lorsque l’on peut affronter et