Le paradoxe : la culture est-elle contre nature ?
Dans le sujet il s'agit de la culture au singulier regroupant toute forme de culture. Or il faut reconnaître aujourd'hui une diversité des formes de culture grâce aux sciences humaines. Il faut penser une multiplicité de formes culturelles sans hiérarchie aucune, sans supériorité par exemple de l'art sur la science ou du droit sur la religion. Tous les apprentissages sont des acquis de culture au même titre que l'éducation scolaire, livresque ou érudite. Posséder une culture ne signifie pas être cultivé.
La diversité des cultures : L'apport de l'ethnologie
De même qu'il n'y a pas une forme de culture à privilégier dans les acquis de chacun, il n'existe pas une culture meilleure qu'une autre. C'est ce que montre en particulier l'ethnologue Claude Lévi-Strauss qui étudie diverses civilisations, souligne leur diversité et l'absence d'échelle de valeur qui puisse permettre de les juger. Dire que la culture s'oppose à la nature, c'est supposer un état de nature que l'on pourrait constater dans les faits. Or, les sociétés les plus éloignées dans l'espace comme dans le temps de la notre ont aussi une culture, aussi différente puisse-t-elle être relativement à nos critères de jugement.
La nature de l'homme est de ne pas en avoir
La réflexion sur la nature à souvent été liée à une forme de société antérieure à l'État. La famille, le village, la tribu. Or, comme le montre Rousseau l'homme isolé n'existe pas. L'enfant nait au sein d'une mère et les soins nécessaires font déjà partie de son éducation. Merleau Ponty affirme que « tout est naturel, tout est conventionnel » chez l'homme, il n'y a pas de passage d'un état à un autre comme on pourrait le penser. De même pour une société, les critères ambiguës de civilisation et de politique ne sont pas constitutifs d'une culture. L'état de nature n'est qu'une hypothèse, car la nature ne pourvoit pas à l'ensemble des besoins de l'homme; il doit tout inventer.
Conclusion :