Le nouvel or du monde
Le texte que nous allons étudier est un extrait de l’article « Le nouvel or du monde, nouvelles questions féministes », écrit par Arlie Russell Hochschild et traduit de l’anglais par Laurence Bachmann.
Professeure de sociologie à l’Université de Berkeley, sociologue du travail féminin et de la famille, elle est l’initiatrice du courant « Emotional Work », défini comme les efforts consciemment mis en œuvre pour maintenir de bonnes relations. C’est justement parce qu’elle est fille de diplomates qu’elle développe ce courant et s’intéresse aux flux migratoires et aux expériences personnelles des migrants.
Problématique : En quoi la mondialisation et l’émergence du care trade font-elles apparaître de nouvelles inégalités Nord/Sud ?
I/ Une augmentation de la migration humaine : le care trade
1) L’augmentation de la part des femmes dans les migrations mondiales
Les migrations mondiales concernent en majorité les femmes, dont l’âge moyen est de 29 ans et qui ont souvent des enfants dans leur pays d’origine, qu’elles laissent derrière elles. Par exemple, 70% des immigrants des Philippines sont des femmes. Plus généralement, elles représentent plus de la moitié des migrants dans le monde. Cela ne va pas sans conséquence. La première est l’existence d’un care drain des pays du Sud vers les pays du Nord. Les femmes s’occupent normalement des enfants, des personnes âgées et des malades mais du fait des conditions de vie dans leur pays (violences conjugales, chômage), elles « choisissent » de se déplacer dans les pays riches pour faire la même chose (nounous/aides-soignantes). Néanmoins, comme la mondialisation, le transfert Sud/Nord des travailleurs du care n’est pas nouveau. C’est l’ampleur et la rapidité des migrations des femmes qui est sans précédent, à mesure que les inégalités Nord/Sud se creusent.
Ainsi, le salaire de la classe moyenne aux Philippines est inférieur au salaire de la classe populaire aux Etats-Unis : le salaire d’un