Le nouveau roman
C’est le nom d’un ensemble d’œuvres romanesques marquées par la déconstruction du roman traditionnel. Ces œuvres paraissent aux éditions de Minuit. Les écrivains marqués par le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale ont remis en question les genres traditionnels. La modernité littéraire se définit en effet, dans la seconde moitié du XXe siècle, par la critique des modèles littéraires les plus répandus.
1) Histoire
La Seconde Guerre mondiale pousse les écrivains à s’engager, que ce soit pour s’opposer à l’occupation allemande, ou dénoncer l’extermination des juifs. Ces événements marquent de façon durable ceux qui les ont vécus: il est donc peu surprenant de les retrouver dans certaines œuvres des écrivains du Nouveau Roman, comme La Route des Flandres de Claude Simon (1960), qui raconte la débâcle de l’armée française. C’est aussi l’âge des médias de masse qui influence le mouvement: les journalistes et les auteurs fabriquent le groupe du Nouveau Roman, comme un objet médiatique plutôt qu’un véritable mouvement littéraire.
2) Principes et caractéristiques
Les auteurs représentatifs du Nouveau Roman ont un éditeur en commun, Jérôme Lindon, le directeur des Éditions de Minuit: il publie les romans de Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Claude Simon ou encore Michel Butor. Ces auteurs ont tous en commun de remettre en cause les procédés du roman traditionnel. Le Nouveau Roman n’accepte pas le roman psychologique. Il refuse l’intrigue traditionnelle, remet en question et abandonne le personnage qui est dépourvu de toute apparence physique et de toute consistance psychologique. Il arrive même qu’il n’ait plus qu’une initiale pour patronyme. L’action est souvent limitée à des événements sans importance et on ne se soucie pas de l’ordre chronologique.
3) Les thèmes
Les thèmes du Nouveau Roman paraissent souvent banals, centrés sur la vie quotidienne, comme dans Tropismes de Sarraute (1957), sur des objets sans importance visible, ou