Le mythe d'er
« ...Et c'est ainsi, Glaucon, que le mythe a été sauvé de l'oubli et ne s'est point perdu. Il peut, si nous y ajoutons foi, nous sauver nous-mêmes. »
La République, X.
Dans quel dialogue ce mythe est-il raconté ?
Le mythe d'Er figure dans le livre X de La République de Platon. Il constitue la dernière partie de cette ouvrage.
« La République »
C'est un dialogue en dix livres de Platon, dont le but est de définir la justice chez l'homme. Pour ce faire, Socrate est amené à décrire la cité modèle et le gouvernement idéal.
Platon fait preuve d'originalité car il conçoit l'équilibre social à l'image de l'équilibre individuel. L'âme se compose de trois éléments : le désir sensuel, le coeur (vouloir) et la raison. La sagesse résulte d'un équilibre entre ces trois fonctions. De la même manière la société est exemplaire et équilibrée lorsque l'armée, le commerce et la direction politique sont hiérarchisés. La justice est l'ordre et l'équilibre hiérarchiques régnant dans l'âme comme dans la cité. « ...il y a dans l'âme de l'individu les mêmes parties et en même nombre que dans l'État » (La République, IV, 441 c).
La cité doit également comporter trois classes de citoyens (artisans, guerriers, magistrats) correspondant aux trois parties de l'âme.
On peut donc dire que l'État juste correspond à l'homme en plus grand. La république idéale nécessite la séparation et l'équilibre de ces trois éléments. Il faut séparer pour mieux discerner.
À la tête de cette cité modèle, Platon met des philosophes, les « philosophes-rois », car, ayant le pouvoir et la sagesse entre leurs mains, ils sont capables de gouverner justement. L'aristocratie est le meilleur gouvernement pour Platon. Le philosophe doit réformer la politique afin que règne la justice dans la cité. De plus, comme nous le verrons plus tard, les hommes ne sont en général pas capables de faire un bon choix par eux-mêmes. Ils doivent s'adresser au philosophe qui, en morale comme en politique, est