"Le monde m'est égal. C'est une cause perdue dépourvue de sens. Le sens c'est moi qui le fabrique." Nancy HUSTON
Dans l’éducation d’un enfant, les parents doivent nécessairement passer par une période de pourquoi ? et se doivent ainsi de donner du sens au monde qui nous entoure. Ce sens est le plus souvent axé sur l’altruisme plutôt que l’égoïsme, sur l’optimisme plutôt que le pessimisme, en d’autres termes sur de bonnes valeurs. Or, Nancy HUSTON réfute le sens donné au monde. Il n’a aucune signification mise à part celle que chacun se forge. S’en préoccuper ne sert à rien. Pourtant, le manque d’engagement implique le contraire ; le monde est un sujet de préoccupation, même voué à l’échec. Et ne pas s’en préoccuper serait se désintéresser de notre existence même.
L’auteur se dit désintéressée par le monde. Elle s’en dégage en se justifiant par le fait que quoiqu’il arrive, quoique l’on fasse c’est une cause perdue, rien ne peut la sauver. Pourtant, dans le même ouvrage, celle-ci écrit « Je suis profondément pessimiste. Mais les pessimistes sont des hédonistes. », ce qui veut dire que le contraire est toujours inclus. Ainsi, le désengagement qu’elle évoque implique forcément un engagement, un sentiment d’altruisme, de préoccupation. Il nous est impossible de nous dégager du monde, même si celui-ci est dépourvu de sens, parce que c’est en se préoccupant de ce dernier, en s’engageant pour celui-ci que l’on fabrique du sens. Ce sont les organisations non gouvernementales, telles que WWF ou Médecins Sans Frontières (MSF), qui illustrent le mieux cela, car elles essayent de rendre le monde meilleur et cela en impliquant le plus de personnes possibles, donnant d’une certaine façon du sens au monde. Malgré cela, l’engagement n’est pas non plus chose évidente, premièrement parce qu’il implique des conséquences que certains ne sont pas toujours prêts à risquer, tout comme Ethan HAWKE l’écrit : « Tout engagement génère des compromis, et il