Le monde au début des années 70
Au début des années 70 on peut encore croire à la croissance. En 1972, la croissance moyenne des pays de l'OCDE est encore de 5 % : le choc de 1973/ 1974 se produit dans un contexte de haute croissance même si nous avons déjà noté que cette croissance n'était pas exempte de risques et que certains tiraient déjà la sonnette d'alarme comme en témoigne le rapport Meadows intitulé « Halte à la croissance ». De même, sur le plan géopolitique, on pouvait aussi être porté à l'optimisme : les États-Unis et l'Union soviétique sont passés de la coexistence pacifique à la détente suite à la signature des accords SALT 1 entre Brejnev et Nixon en 1971. Le monde peut sembler alors régi par un condominium américano-soviétique, rendant possible l'affaiblissement des idéologies virulentes de part et d'autre. Dans le camp communiste, le Vietnam a creusé un fossé entre la Chine et l'URSS. L'arme atomique impose la mesure ce qui se manifeste lors de la conférence d'Helsinki 1975. Même le tiers monde y croit et s'affirme, il entend profiter des fruits de la croissance en réclamant avec les non-alignés à Alger 1973 un nouvel ordre économique international. 1973/74 vont pourtant marquer une rupture et ouvrir la porte de l'instabilité. Quels sont les symptômes de la crise sensible au début des années 70 ? Dans quelle mesure le monde s'est-il complexifié durant la croissance ? Pour répondre à ces questions nous évoqueront tout d'abord les contraintes liées à la mondialisation après 1945, puis les incertitudes liées aux superpuissances et enfin le choc pétrolier sur fond de problème Israëlo- arabe.
Les contraintes liées à la mondialisation après 1945 :
La course à la compétitivité :
La nécessité de s'adapter au marché mondial :
Pendant les trois glorieuses, la croissance des échanges est en moyenne deux fois plus forte que celle de la production : le commerce revêt une importance capitale pour les pays du Nord et en particulier l'Italie, l'Allemagne