le mondain, voltaire, 1736
Le bonheur de l’homme réside dans le salut de son âme et dans la gloire du prince jusqu’au 17ème siècle. Les lumières bouleversent la donne et pousse les individus à changer la leur. Voltaire, philosophe des lumières, estime que le bonheur des individus est lié au progrès. Dans Le mondain, poème composé de décasyllabe et écrit en 1736, l’auteur de Candide expose sa conception du bonheur afin de mieux célébrer son siècle et les nouvelles idées qu’il véhicule. C’est à travers un poème qui exprime tout l’enthousiasme de Voltaire que ce dernier procédera à l’éloge de 18ème siècle, propice au bonheur de l’individu dans une perspective polémique.
1) Un poème lyrique sur le bonheur :
a) Voltaire souligne sa volonté de prendre position par l’omniprésence du « je ». Il exprime ses sentiment également grâce à l’insistance « moi je » ainsi que les adjectifs possessifs « mes », « mon »… La présence de verbe exprimant le sentiment, comme « j’aime » (V. 9), insiste sur la singularité de son auteur. Il exprime ainsi son enthousiasme pour une conception épicurienne du bonheur.
b) Voltaire développe une conception épicurienne voire hédoniste (l’homme doit avant tout rechercher son plaisir) de l’existence en insistant sur les plaisirs liées aux sens. Ainsi il évoque la vue au vers 11 avec « ornements », le touché au vers 9 avec « mollesse » ou encore le goût avec « nos vins » aux vers 29. Le philosophe des lumières ne condamne pas les désirs ni les passions.
c) L’homme est attentif à la richesse de l’univers. En effet, pour celui qui sait reconnaître les plaisirs, les mondanités, la nature se montre généreuse. Le poème est parcouru par l’idée d’abondance avec « le luxe » au vers 9, l’usage des pluriels comme au vers 17 avec « des plaisirs » et « les trésors », ainsi que le rythme ternaire. Ces éléments accentuent le caractère inépuisable des ressources. L’évolution des mœurs scientifique et économique contribue bien entendue à l’idée d’abondance et de