Dans ce texte, Pascal cherche à savoir ce que nous aimons au juste lorsque nous aimons quelqu'un. Soit on aime les qualités de cette personne , mais on pourrait aussi bien les trouver chez d'autres. Soit on l'aime elle-même, mais à cause de ses qualités. L'idée que Pascal développe dans ce texte tranche avec les représentations classiques de l'amour : on n'aime jamais la personne qu'on dit aimer (reprenez et analysez les exemples du texte), mais les caractéristiques qu'elle possède et qu'elle peut perdre (qu'elle perdra d'ailleurs assurément si l'on prend l'exemple de la beauté...). Alors, est-ce bien les personnes elles-mêmes que nous aimons et les aimons nous pour eux-mêmes ? On remarquera que lorsque nous nous demandons pourquoi nous aimons telle ou telle personne, nous répondons toujours par une ou plusieurs qualités (beauté, gentillesse, culture...) ce qui montre que l'on reconnaît implicitement qu'on ne l'aime pas pour elle-même, mais ici encore, pour des qualités. Toutes ces qualités (y compris l'intelligence ou des qualités morales) sont des " avoir ", pas des " être ". On ne peut donc que se poser la question de savoir où est le " moi " dépositaire de ces qualités " empruntées ". Pascal détruit ici l'illusion qui consiste à croire que par delà les qualités qu'on aime, c'est celui qui les possède que nous aimons. Mais simultanément, il révèle comme vain le désir que nous avons d'être aimés pour nous-mêmes et non pour des qualités impersonnelles et