Le misanthrope de moliere
Carole Vidal-Rosset
Prof. de Lettres, Lycée Montchapet
Le Misanthrope de Molière
Mise en scène : Benoît Lambert
Comment mettre en scène un classique aujourd’hui ?
Voici quelques pistes de réflexion et propositions d’exercices pour tenter de rendre les élèves plus attentifs à la démarche du metteur en scène (en amont et en aval du spectacle). Pour que la représentation de la pièce n’ait pas simple valeur archéologique, mais qu’elle puisse encore nous parler et avoir quelque chose à dire sur le monde d’aujourd’hui, Benoît Lambert semble privilégier les partis pris suivants :
I Donner le plus grand poids de concret possible aux corps et aux situations.
1er exercice :
Faire observer aux élèves l’iconographie d’un petit classique Larousse (personnages en costumes, perruques, poses hiératiques…) pour mieux leur faire mesurer l’écart avec le choix de costumes contemporains dans la mise en scène de Benoît Lambert.
Les faire réfléchir au pourquoi d’un tel choix : Au-delà d’une « pulsion moderniste » et de contraintes budgétaires évidentes, le refus de costumes d’époque permet de mettre le texte dans des corps d’aujourd’hui ou plus exactement permet aux corps des acteurs d’adopter des gestuelles et des postures d’aujourd’hui (postures plus prosaïques, plus relâchées, plus libres, moins empêchées par d’encombrantes armatures vestimentaires) et non des postures muséales.
2ème exercice :
Mettre en corps la scène 1 de l’acte I. Sans le texte, travailler uniquement sur le rapport des corps entre eux : comment Philinte s’approche t-il d’Alceste ? Par quels gestes cherche t-il à l’apaiser ? À lui témoigner son affection ? Comment Alceste manifeste-t il sa colère et son désir de retrait ? Dans quelle partie du plateau Alceste se tient-il? ; est-il en boule par terre, replié en position foetale, affalé sur un canapé dans lequel viendra le rejoindre Philinte, assis sur le rebord ou le dossier d'un fauteuil, sur l’extrémité d’un tabouret