Le maître qui laissait les enfants rêve
Dans l'entre-deux-guerres, Célestin Freinet (1896-1966) s'est attelé à inventer une nouvelle manière d'enseigner. Daniel Losset revient dans ce téléfilm sur la genèse de sa pédagogie, à laquelle se sont opposés de farouches conservatismes.
Pour sa cohorte de survivants, ses veuves, ses orphelins et ses estropiés, la fin de la Grande Guerre apporte l'espoir d'un monde nouveau, débarrassé des carcans qui l'encombrent. Blessé en 1917 et rendu à la vie civile avec une capacité respiratoire diminuée, Célestin Freinet veut faire bouger les lignes. C'est à l'école de Bar-sur-Loup, où il obtient en 1920 sa première affectation, que l'instituteur, nourri notamment des œuvres du philosophe américain John Dewey, commence à bousculer la pédagogie immuable de l'institution scolaire. Persuadé que « l'on ne fait pas travailler un enfant en l'humiliant », le jeune maître va remiser estrade et bonnet d'âne pour mettre en pratique ses convictions et « faire entrer la cour de récréation dans la classe ». Travail collaboratif, exercices pratiques, production de journaux de classe imprimés... il imagine une nouvelle manière d'associer ses élèves aux enseignements afin d'en amener un plus grand nombre jusqu'au certificat d'études. Le Maître qui laissait les enfants rêver : Plus d'infos
Vers une pédagogie moderne
"Après avoir été muté à Saint-Paul-de-Vence au début des années 30, l'enseignant va voir se dresser contre ses innovations progressistes de farouches opposants. Notables, catholiques et fervents de l'Action française en appellent alors au ministre de l'Education nationale. L'intervention de Gabriel Péri à l'Assemblée ne parviendra pas à empêcher sa mutation d'office dans « l'intérêt de l'école laïque ». Une sanction que Freinet, porté dans ce téléfilm par le comédien Alexandre Thibault, refusera et qui lui fournira l'occasion de créer à Vence sa propre école. La « méthode Freinet » va pouvoir prendre son essor.