Le marketing territorial
La mondialisation de l’économie et l’ouverture des frontières offrent des opportunités de localisation de plus en plus larges aux firmes multinationales. Celles-ci sélectionnent soigneusement les lieux d’implantation de leurs activités à travers le monde, en tenant compte de multiples critères tels que la taille du marché, les coûts de production, la qualité des ressources, la stabilité économique et sociale. Et leurs choix, qui concernent une fraction croissante de l’investissement et de l’emploi des pays d’accueil, jouent un rôle de plus en plus décisif dans les dynamiques locales de développement. D’où l’apparition d’une compétition entre les territoires pour l’attraction des entreprises. Et donc d’un nouveau type de marché : celui de l’investissement internationalement mobile. Avec sa demande (les projets des firmes et leurs critères de localisation) et son offre (les territoires d’accueil et les ressources qu’ils peuvent offrir pour les attirer). Une compétition qui d’ailleurs ne concerne pas seulement les projets d’investissement productifs, mais touche également d’autres domaines : flux touristiques, investissements financiers et immobiliers, attraction des étudiants et des personnels qualifiés…
Pour affronter cette compétition, les institutions territoriales se sont progressivement dotées de moyens spécifiques, souvent regroupés au sein d’agences de promotion de l’investissement (API). Le mouvement fut initié dans les années 1950 par quelques Etats européens peu industrialisés et qui s’étaient tournés vers les entreprises étrangères pour assurer leur développement économique (Malte, Irlande…). Il s’est progressivement étendu à l’ensemble de l’Europe puis du monde, avec une accélération dans les années 1990 liée à la libéralisation des cadres juridiques et à la progression des flux d’IDE. Aujourd’hui, pratiquement tous les pays du monde disposent d’une agence de promotion de l’investissement. Décentralisation aidant, les