Le marivaudage
Thème central de son oeuvre : l'amour ; chaque personnage désire en faire l'expérience; il s'y laisse souvent prendre par surprise ; des pièges sont tendus par l'ordre social mis en question le temps de la pièce. De plus, le personnage est souvent pris entre amour et amour-propre, sans pouvoir déceler la différence entre ces deux sentiments. En revanche, Marivaux ne dresse pas d'obstacles extérieurs à l'amour entre ses personnages (fréquents au contraire chez Molière : pères ou mères abusifs en particulier) : l'obstacle est intérieur et la lutte se fait dans le coeur des jeunes gens.
Cf. Citation de Marivaux : "J'ai guetté dans le coeur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l'amour, lorsqu'il craint de se montrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ces niches : c'est tantôt un amour ignoré des deux amants, tantôt un amour qu'ils sentent et qu'ils veulent se cacher l'un l'autre ; tantôt enfin un amour incertain et comme indécis, un amour à demi né."
Le langage utilisé : plus un langage suggestif qu'un langage clair. Dès le XVIIIme siècle
(vers 1760) ce style a été qualifié de "marivaudage", de manière péjorative parce qu'on a confondu la finesse d'esprit qui s'y révèle avec un raffinement excessif, voire un style précieux. Cf. jugement de Voltaire : "peser des riens avec des balances en toiles d'araignées."
Cf. La Harpe : (1799) : le marivaudage est "le mélange le plus bizarre de métaphysique subtile et de locutions triviales, de sentiments alambiqués et de dictons populaires."