Le marché des terres rares
Le Monde.fr | 14.03.2012 à 13h01 • Mis à jour le 06.08.2013 à 15h45 |
Les Etats-Unis, l'Union européenne et le Japon ont porté plainte, mardi 13 mars, contre la Chine auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour ses pratiques "déloyales" sur les exportations de métaux appelés "terres rares".
Les Etats-Unis ont requis de l'OMC des "consultations" avec Pékin concernant les restrictions imposées sur le commerce international "des terres rares", ces 17 métaux indispensables à la fabrication de nombreux produits de haute technologie : ampoules basse consommation, disques durs, téléphones portables, éoliennes, voitures hybrides... Les terres rares sont également des composants essentiels de l'industrie de la défense, ce qui inquiète particulièrement les Etats-Unis.
En 2009, les Etats-Unis, l'Union européenne et le Mexique avaient déjà déposé plainte contre la Chine à l'OMC pour entrave à l'exportation sur plusieurs produits miniers. Le 1er février dernier, le géant asiatique, qui avait été jugé coupable en 2011, a vu sa condamnation confirmée en appel, ce qui a incité les pays gros consommateurs à s'attaquer, cette fois, aux terres rares.
DES RAISONS ÉCOLOGIQUES ET STRATÉGIQUES
Depuis 2006-2007, la Chine a en effet intensifié le contrôle sur la production de ces métaux si précieux. D'abord pour des raisons écologiques : leur exploitation est très polluante, elle libère des matières radioactives et de l'acide. "Pendant trente ans, la Chine ne s'est pas souciée des conséquences environnementales, mais depuis quelques années, la situation évolue, et les autorités sont en train de mettre en place des normes encadrant cette industrie", estime John Seaman, chercheur à l'Institut français des relations internationales, spécialiste de la politique énergétique en Chine et des terres rares.
"Mais les raisons principales de ce resserrement des exportations sont stratégiques. Le dernier