uitter si tôt. »paradoxale de l’adjectif « bonnes » avec le nom des maladies les plus effrayantes transforment lecorps du malade en un véritable défi jouissif pour le médecin2. Le malade, s’il ne se laisse pasentièrement posséder par le médecin, peut être abandonné et livré entièrement à la mort.Introduction :La servante Toinette s’est déguisée en médecin et Argan son maître, ne la reconnaît pas. Toinettebalaie systématiquement toutes les prescriptions de Purgon, le médecin habituel d’Argan. Lecomique de la scène repose d’abord sur la situation elle-même, puisqu’une fois encore, le maîtrede la maison est la dupe de son médecin et cette fois-ci de sa servante, qui cherche à ledésabuser. La parodie du discours médical à laquelle elle se livre, qui est aussi une satire de lamédecine, se double d’un comique de répétition particulièrement élaboré. Mais le petit théâtrede Toinette invite aussi à une réflexion sur le théâtre, dont Molière semble faire ici l’éloge.2°) En même temps, l’imitation de Toinette est une parodie burlesque : il y a une certainedrôlerie dans la simplicité de Toinette, qui a quelques difficultés pour contrefaire le langagesavant des médecins jusqu’au bout: elle n’a pas la même virtuosité dans l’emploi des termesscientifiques, sa déclinaison des mots latins est limitée, ses considérations sont aberrantes etn’ont aucune vraisemblance. Du coup, en poussant le discours médical jusqu’à l’absurde, en ledélestant complètement de sa complexité, Toinette crée un comique pur, dénué de toute arrière-pensée. Le rire, comme le médecin, est ici inoffensif : autant le discours de Purgon pouvait êtreinquiétant pour le public, tout comme la maladie imaginaire d’Argan, autant celui de Toinette enpseudo médecin dépouille le rire de toute dimension critique. Toinette, en dépit de son masquede médecin, a une absence de dissimulation, une candeur telle qu’elle nous rend l’innocencenécessaire. On retrouve ici, un comique farcesque, scatologique presque : « Et le soir de