Le liseur
Le liseur, le livre, propose une narration à la première personne. C’est lui qui décide de nous livrer son histoire. Nous devenons intime avec le personnage. C’est donc une expérience différente que celle de regarder un film face auquel nous sommes plutôt espions. Mais au cours duquel la force et les thèmes de l’histoire ont été parfaitement conservés et interprétés.
Kate winslet et actor the reader
Le liseur propose de montrer comme il est complexe et délicat de tenter de comprendre la Shoah. Dans ce roman, on y croise la culpabilité, la responsabilité et également la honte. A quel prix doit on aussi conserver un secret ?
Le personnage d’Hanna est aussi attachant qu’irritant. Le lecteur apprend à la connaître avant son jugement et cerne bien cette personne au cœur lourd. Mais de quoi ? Jusqu’où va la honte après les horreurs du nazisme ?
Plus Michaël s’exprime sur la place qu’Hannah a dans sa vie, plus il devient touchant et le choc d’apprendre qu’elle fut gardienne à Auschwitz vient forcément remettre en question la place que lui avait dans la sienne. A la fois lisse et complexe, Hanna a toujours fonctionné au fur et à mesure, en fonction de ce dont elle était capable mais pas en prenant en considération les conséquences de ce qu’elle ferait par la suite. Elle est donc frustrante mais semble, intérieurement, sauvée par son esprit simplificateur.
L’on note, dans le livre, l’obsession qu’à celle-ci pour la propreté du corps, le lait, produit blanc et pur qu’elle boit. Et l’on relèvera que dans le film, avant qu’elle ne quitte la ville, les bouteilles de lait, le bain de Michaël… se transforment en rituel avant de passer à autre chose.
The reader image
Dans un style précis et fort, le roman laisse une trace derrière lui, celle d’un sujet difficile. A défaut de donner de vraies réponses,