Le libre échange
Protéger les entreprises nationales permet-il de renforcer leur efficacité ? Faut-il se spécialiser ou produire un peu de tout, pour être « autonome » ? Ces questions expriment la dimension idéologique de la réflexion sur les échanges internationaux. L'histoire de ces échanges est en effet marquée par une hésitation régulière entre mondialisation et tentation de repli sur soi, avec toujours la croissance pour enjeu. Pour autant, peut-on aussi simplement opposer libre-échange et protectionnisme ?
1. En quoi consiste la théorie des avantages comparatifs ?
• La théorie des avantages comparatifs élaborée par l'économiste classique D. Ricardo au début du XIX e siècle repose sur un principe contre-intuitif, difficile à comprendre et à admettre.
• Dans les relations entre les nations de puissance économique et technologique inégale, le bon sens conduit à penser qu'il n'existe pas d'échanges mutuellement profitables, les plus puissants étant les gagnants et les faibles les perdants (d'où l'idée de guerre économique et de protectionnisme, celui-ci se justifiant par la défense des productions et emplois nationaux des plus faibles).Pour Ricardo, l'échange est toujours positif entre deux pays même si l'un est supérieur en tout à son concurrent. Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il a un avantage comparatif (ceux dont les conditions de productions sont les plus favorables, ou les moins défavorables) et à importer les autres produits. Le commerce international est un jeu à somme positive qui profite à tous et favorise la croissance.
• Cependant, ces théories présentent un certain nombre de limites. Tout d'abord, le processus de spécialisation est coûteux. De plus, toutes les spécialisations ne se valent pas : certaines peuvent engendrer des externalités, des avantages durables si la demande est dynamique alors que d'autres sont moins porteuses.
2. Comment caractériser l'évolution de la