Le libraire
Département des Arts et Lettres
Compte rendu critique et appréciation générale portant sur
Le libraire
Par Marie-Danielle Riverin
RIVM24558909
Remis à :
Madame Lyne Girard
Le jeudi 11 mars 2010
Compte rendu critique portant sur Le libraire
Écrit en mille neuf cent soixante, le roman Le libraire de Gérard Bessette s’est avéré à l’image des changements de son époque. L’œuvre est le fruit d’une littérature engagée, où l’auteur prend position à travers les caractéristiques de son personnage principal. Fortement influencé par les tendances politiques de la société québécoise d’après-guerre, Bessette dénonce le conservatisme et son effet néfaste sur la population. La religion était à son paroxysme d’influence sur la vie des gens. Différents courants de pensée marginaux se sont alors multipliés. Ainsi, l’année de la publication du roman coïncide avec la réorganisation de l’état engendrée par la révolution tranquille. Le libraire est un roman moderne, situé à la limite entre la décennie d’accumulation des frustrations vécues par les Québécois et du passage à l’acte par les révolutionnaires. Voilà les éléments qui soutiennent le modernisme auquel appartient l’œuvre de Gérard Bessette.
Racontée à travers son journal intime, l’histoire est centrée sur les perceptions de la vie d’Hervé Jodoin. Ancien enseignant devenu employé dans une librairie de province, il s’expose au lecteur en racontant un moment de sa vie monotone. Ce personnage est le cœur du roman, son essence même. Il joue le rôle à la fois d’acteur et de témoin des transformations dans la société. Ainsi, la psychologie du personnage est développée par Bessette de manière à ce que le locuteur cerne ses tendances anticonformistes. Apparaissant indifférent, Jodin possède une vision du monde révolutionnaire et nécessairement à l’encontre de la religion. Hervé est l’emblème même d’un homme athée, caractérisé par son esprit libre et contestataire.