Le libertinage dans la littérature
LE LIBERTINAGE
DANS LA
LITTERATURE
« Rien n'est affreux en libertinage, parce que tout ce que le libertinage inspire, l'est également par la nature. »
– Le Marquis de Sade
Introduction
Le terme libertin est d’étymologie latine libertinus qui singnifie « esclave qui vient d’être libéré ». Le libertinage est un courant de pensée voyant le jour au XVIe siècle en
Italie, avec notamment Nicolas Machiavel. Il a pour source les théories du philosophe grec Épicure.
Le libertin est celui qui conteste les dogmes établis, c’est un libre penseur, il est foncièrement émancipé de toute doctrine. Les libertins considèrent que tout dans l’univers relève de la matière et donc que la compréhension du monde relève de la seule raison, reniant, pour beaucoup, la notion de Créateur. Ils considèrent que les prêtres participent à la domination des princes sur les peuples, régnant sur eux par la superstition. De ce fait ils représentent une menace pour les monarchies à légitimité divine comme la monarchie française.
Nous retrouvons le libertinage dans différents genres artistiques, particulièrement dans la littérature.
Par Ghita Elyassa, Lina Sebti, Ghali Sentissi et Ali Uakkas
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I. Le roman libertin
Le siècle des Lumières connu les auteurs de romans libertins par excellence comme
Crébillon fils, Le Marquis de Sade ou Choderlos de Laclos. Essentiellement anticléricaux, érotiques, les romans libertins attaquaient l’ordre établi.
a. Crébillon fils
Claude-Prosper Jolyot de Crébillon, dit Crébillon fils, est un écrivain libertin né à
Paris le 14 février 1707 et mort dans la même ville le 12 avril 1777. Il publie en 1742 Le
Sopha, conte moral ce qui lui valut d’être exilé à 30 lieues de Paris. Ce conte évoque par son style oriental les Mille et une nuits. Le narrateur, Amanzéï, est transformé en sopha et ne retrouvera sa forme humaine que « quand deux personnes se donneraient mutuellement et sur [lui] leurs prémices ». À l’intention du sultan Schah-Baham, qui s’ennuie, et de la