Le langage traduit-il la pensée
J’ai rencontré Jean-Yves Heurtebise au cours de ma première année en tant qu’étudiant à Normale Sup’ et lors de mon année de recherche au département de mathématique à Stanford University (USA). Nous n’avons cessé de travailler ensemble depuis cette période. Jean-Yves Heurtebise a enseigné la philosophie et le français au lycée à Marseille. Il est docteur de philosophie et historien de l’art, maintenant chercheur à Taiwan (National Taiwan University) et rattaché au Centre de Recherche sur les Arts et les Langages de l’EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris). Il est également membre de la Society for Phenomenology and Media et de l’International Communicology Institute, toutes deux à Washington. Ses travaux très divers portent sur la philosophie des sciences et des technologies, les ponts entre les modes de pensée (philosophie anglo-saxonne et philosophie continentale, philosophie orientale et philosophie occidentale), le cinéma et la philosophie de l’esthétique. Dans sa thèse, il a proposé l’idée que la Vie était un processus et non une chose, un processus intelligent au sens non spiritualiste mais simplement étymologique du terme, dans le sens latin inter ligere, faire des liens, et que la liaison entre deux objets précédait les objets eux-mêmes (« link is first »). On lui doit un brillant Essai d’une géographie symbolique de la morale et une nouvelle théorie de la perspective en arts en cours d’élaboration. Récemment nous avons travaillé sur l’élaboration d’un nouveau média permettant d’organiser la connaissance en la spatialisant à travers le nouveau medium qu’est Internet, ceci avec pour but de mieux la transmettre (notamment pour la formation continue) et en ayant le moins possible recours au langage afin de dépasser les barrières linguistiques sur le web à l’heure où le mandarin notamment et un grand nombre d’autres langues que l’anglais s’y imposent de plus en plus. Ce nouveau média nous l’avons appelé « Merleau-Pontian