Le jour se leve - scene de l'usine
Le jour se lève, Marcel Carné, 1939
Quelques mois avant que l’Allemagne aie envahi la Pologne en 1939, ce qui allait précipiter le monde dans la deuxième guerre mondiale, Le jour se lève, un film français réalisé par Marcel Carné, est arrivé devant les yeux du public français. Arrivé à la fin du mouvement de gauche du Front Populaire qui avait donné les droits à la classe ouvrière, Le jour se lève est l’histoire du sableur François. Cet ouvrier se débrouille dans sa vie honnêtement et simplement, comme un bon citoyen, jusqu'au moment où il est submergé par le désespoir et il est poussé à tuer. Nous sommes engloutis dans la tragédie de François qui se dévoile par une série de flash-backs. Ce film, décrit comme une réussite du style réalisme poétique, évoque une nostalgie mélancolique. Les effets de la lumière, le son et le mouvement dans Le jour se lève reflètent le pessimisme de l’état collectif en France d’avant-guerre. Les luttes de la classe ouvrière, mais aussi leur désillusion, imprègnent le film, notamment dans le clip de l’usine.
Le flash-back de l’usine commence par un plan d’ensemble avec la grande usine au centre. Les environs représentent les symboles de la « modernité » : le train qui passe en même temps que la voiture s’approche et les tours d’électricité. Il n’y a pas un moment perdu, l’activité semble continue. Les deux trains s’enchainent sans interruption par un fondu enchainé. Tout semble nous indiquer que la France fait des progrès industriels et continue à être économiquement stable malgré les conditions du monde. Cependant, la lumière et le son nous disent autres choses. Nous sommes avertis par le ciel gris et orageux et l’usine noire et menaçante qui se détache très nettement par son contraste. La musique dramatique monte petit à petit jusqu’au fondu enchainé où elle est remplacée par le bruit assourdissant des machines. La musique nous rappelle une sorte de marche sur la mort