Marivaux est un dramaturge du XVIIIe siècle qui a rédigé Le Jeu de l’amour et du hasard, publié pour la première fois 1730. Cette pièce de théâtre met en scène deux personnages principaux : Silvia et Dorante, qui ont eu en même temps l’idée de se déguiser en valet pour mieux connaître et étudier l’autre. Cette scène se situe juste avant la scène finale. Dorante a révélé sa véritable identité vers la fin de l’acte II, alors que Silvia decide de continuer à tester l’amour de Dorante sous son déguisement. Mario, qui est le frère de Silvia, fait des avances à Silvia pour rendre Dorante jaloux. La scène 8 de l’acte III commence donc après ce mensonge. Quel est l’enjeu de cette scène? D’abord, nous allons voir que Silvia perd peu à peu le contrôle de son jeu, puis nous allons montrer que Dorante hésite une dernière fois à se '' déclarer. '' Il y a dans cette scène un double malentendu : Dorante croit que Silvia est sensible aux avances de Mario et par conséquent, insensible à son amour. Ce qu’il attend, c’est que Silvia fasse un aveu, une déclaration. Quant à Silvia, elle croit que Dorante n’est pas assez courageux et ne l’aime pas assez pour l’épouser. Ce qu’elle attends de Dorante, c’est qu’il transgresse la loi sociale par amour. Il y a aussi un double jeu de la part des personnages : les didascalies mettent en valeur le double jeu des personnages et les apartés expriment leurs sincérités, dégagés du soucis de paraître. On peut le voir notamment à travers la première réplique de Dorante " Pourquoi faut-il que Mario m’ait prévenu ? " Cet aparté exprime ses réels sentiments de manière très émotive et avec intensité. Sauf que cette situation échappe à Silvia. Cela se traduit notamment par l’aveuglement de Silvia : elle est éprise par sa passion. Elle emploie à plusieurs reprises des phrases exclamatives comme " Quel froideur! " " Partir! " " Que vous êtes aimable d’être si bien fait ! " " Quel dénouement ! " , ce qui traduit son exaspération et son