Le jansénisme
Le jansénisme est un courant religieux puis politique, qui se développe aux 17ème et 18ème siècles, en réaction à l’Eglise catholique et à l’absolutisme royal. Le jansénisme a conquis la France, la Belgique, l’Italie et l’Allemagne. Ce mouvement doit son nom à l’évêque d’Ypres, Cornelius Jansen (1585-1638), qui est l’auteur du texte l’Augustine publié en 1640. Le jansénisme prend son essor sous les règnes de Louis XIII et de Louis XIV.
I) Les origines
Le jansénisme est né au cœur de la Réforme catholique (mouvement de rénovation de l’Eglise). À l'origine, le jansénisme était un courant religieux catholique, qui se concentrait sur le péché originel, la dépravation des humains, la grâce divine et le destin. Les opposants à ce courant furent les jésuites. Le jansénisme a été diffusé en France par Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint- Cyran, disciple de Jansen, dit Jansénius. En France, il se développa d'abord au couvent de Port-Royal, où il fut introduit par la mère Angélique Arnauld. Il se répandit ensuite dans d'autres milieux ecclésiastiques, gagna la haute société parisienne, puis les villes de province.
II) Port-Royal
Le jansénisme n'a pas commencé avec Port-Royal. Port-Royal est une abbaye de femmes fondée en 1204 dans la vallée de Chevreuse, et devient cistercienne en 1225. Suite a la « Journée du Guichet » de 1609, la Mère Angélique Arnauld entreprit de moraliser les mœurs de son abbaye. L’abbaye étant insalubre, les Mères Angélique et Agnès firent construire un couvent à Paris et s’y installèrent. La crise du jansénisme éclata dans les années 1640 et se fit plus aiguë à partir du règne personnel de Louis XIV, en 1661. Les religieuses furent persécutées, les Solitaires expulsés, les deux monastères durent se scinder. Malgré une accalmie d'une trentaine d'années, l'abbaye de Port-Royal des Champs connut une seconde vague de persécution au début du XVIIIe siècle qui s'avéra fatale : les religieuses furent expulsées en 1709 et