Le jansénisme
Ces conceptions se heurtèrent aux idées plus optimistes des Jésuites, qui accordaient davantage à la liberté humaine.
L'un des principaux théâtres de la lutte entre les deux théories fut, à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècles, l'Université de Louvain, dans les Pays-Bas espagnols. C'est là que Cornelius Jansen, qui latinisa plus tard son nom en Jansenius, fit ses études, puis enseigna. Jansenius rédigea un exposé systématique des idées de saint Augustin sur la Grâce : l’Augustinus, énorme traité en latin, qui parut en 1640 et fut condamné par le Pape deux ans plus tard.
Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, fut le fondateur du mouvement janséniste en France. Ami et disciple de Jansenius, il était détesté par les Jésuites et haï de Richelieu parce qu'il s'opposait à sa politique. Richelieu le fit emprisonner. Saint-Cyran, épuisé, mourut deux mois après être sorti de prison (1643) et fut considéré comme un saint par une foule d'admirateurs.
Ainsi, dès ses débuts, le mouvement janséniste se heurta à l'opposition des autorités ecclésiastiques et du pouvoir royal. Mais ce n'est que lorsque Louis XIV prit personnellement en main les affaires du royaume que la persécution se développa, entre 1664 et 1669, à l'occasion de la signature du Formulaire (condamnation de l'Augustinus qui avait été résumé en "Cinq Propositions"). Les religieuses qui refusèrent de le signer furent parquées, privées de messe et de sacrements, à Port-Royal des Champs. La seconde persécution, commencée dès 1679, aboutit à la suppression cette abbaye de Port-Royal des Champs, dont les dernières vieilles religieuses furent expulsées le 29 octobre 1709. Deux ans plus tard, Louis XIV fit