Le gland et la citrouille commentaire composé jean de la fontaine
Le titre de la fable, " Le Gland et la Citrouille ", prête à sourire, mais la fable n'en traite pas moins d'un sujet sensible au XVII e siècle puisqu'il s'agit de l'ordre divin qui se manifeste dans la nature. L'enjeu de la fable est donc de contester cette harmonie de l'ordre divin, mais par le truchement d'un personnage ridicule et vain. D'où une difficulté pour en déduire une quelconque position de La Fontaine vis-à-vis de la religion. On se trouve en fait devant une esthétique ironique qui se dissimulerait derrière un retour à la simplicité de la croyance.
Une mise en question de l'univers
L'attitude de Garo implique dès le départ qu'il ne se satisfait pas de l'ordre de l'univers et il le remet en question ; mais par là il fait acte de libre pensée sous couvert de naïveté il jette alors le discrédit sur l'harmonie divine et les dogmes de l'Église.
Une démarche scientifique
Plusieurs procédés insistent sur la capacité d'observation de Garo : " Un villageois considérant/Combien ce fruit est gros et sa tige menue " (v. 4-5; voir aussi v.17-19) ; on voit ici que l'octosyllabe peint d'un trait la silhouette attentive du personnage, tandis que l'enjambement permet à l'alexandrin de développer en gros plan l'objet observé. En outre, l'attitude scientifique se rencontre à travers le système d'argumentation (v. 14-16) et celui de la déduction (v. 27-29). Plusieurs interrogations (v. 6,15-16) montrent aussi que Garo est un esprit qui doute. Mais il ne manque pas non plus de tirer parti de l'expérience (v. 23-26).
La dimension réaliste
Garo évolue dans un décor champêtre et il parle de ce qu'il voit. La proximité du réel est rendue par des déictiques " ce fruit " (v. 5), " cette citrouille-là " (v. 7), " ce gland " (v. 20), " L'un des chênes que voilà" " (v. 0); par des circonstants : " le Gland pris au poil du menton " (v. 25).
Le monde selon Garo
Il s'agit d'un monde sans mystère d'où la disproportion semble bannie; Garo réclame donc