Le france
La France s'est beaucoup agrandie en 1860 : elle a acquis Nice et la Savoie, mais elle perd l'Alsace-Lorraine au traité de Francfort de 1871 et tombe dans un nationalisme revanchard, cependant bien moins généralisé qu'on le laisse sous-entendre aujourd'hui.
La population française, bien que restant hiérarchisée, prend conscience d'appartenir à une seule et même nation ; par exemple le tacot, dont le réseau ferroviaire se densifie, contribue alors à désenclaver les campagnes (loi Freycinet). En effet, la population reste en majeure partie rurale (56 % en 1911).
La France de la Belle Époque est aussi l'un des plus grands empires coloniaux de l'époque. Cet empire est exposé lors des Expositions universelles. La colonisation était à l'époque souvent perçue comme positive, et les critiques ont mis du temps à se mettre en place, mais elles ont existé ; Georges Clemenceau (parti radical) s'y est opposé avec véhémence lors de joutes oratoires contre Jules Ferry.
Ce constat positif sur la Belle Époque doit cependant être nuancé puisque l'on observe en France un retard économique indéniable dû à des problèmes d'ordres démographique (peu de naissances, malthusianisme), structurel (une majorité de très petites entreprises, très peu de salariés et un artisanat très attaché à la tradition qui ralentissent la production), malgré de nombreux investissements à l'étranger (les emprunts russes), et dans le domaine de l'agriculture (main d'œuvre agricole trop nombreuse: 40% des actifs travaillent dans l'agriculture contre seulement 32% dans le secondaire et 28% dans le tertiaire). Ce retard dans le domaine agricole est dû à de petites propriétés héritées pendant la Révolution de la vente des domaines cléricaux, sur lesquelles on pratique la polyculture et l'élevage extensif ; de plus, la mécanisation agricole bien