Le fait majoritaire dans le systeme politique burkinabe
Toute démocratie moderne se plie à l’exigence catégorique de l’organisation à intervalle régulier d’élections libres, égales et transparentes. Ce principe, fondamental, met le processus électoral au coeur de toute gouvernance démocratique ; en d’autres termes, c’est reconnaître l’élection, à travers le vote, comme un élément de base de la démocratie1. En effet, le vote offre l’occasion aux citoyens d’exprimer, par voie de suffrages, soit leur opinion (référendum) soit de désigner des représentants. C’est dans ce sens que Charles Y. DJREKPO reconnait qu'« à l’opposé de l’hérédité, de la cooptation et de la conquête violente, le vote constitue un procédé classique d’assurer la participation des citoyens à la désignation de leurs gouvernants et la prise de décision dans la gestion de l’Etat »2. Dans le même sens, le professeur Luc M. IBRIGA ajoute que « la différence entre l’Etat démocratique et les formes de gouvernement qui l’ont précédé, notamment la monarchie, réside dans le mode de sélection des gouvernants. Dans l’Etat démocratique, la compétence est supposée remplacer la naissance »3
Mais, concrètement, à quoi sert le vote en démocratie et quel est son lien avec le fait majoritaire?
D’abord il existe une relation étroite entre le vote et la démocratie4. En effet, le principe du vote a revêtu toute son importance avec l’émergence de la démocratie représentative5.
Ensuite, il s’agit donc pour les représentants des citoyens d’obtenir la « majorité » des suffrages de ceux-ci par le vote pour être investis du pouvoir légitime. Ainsi, en régime parlementaire, la majorité désigne « Un parti ou coalition de partis détenant [le plus
1 M. DUVERGER, « Institutions Politiques et Droit Constitutionnel », T1. PUF, Thémis 4è éd 1978, Paris, p.82.
2 Charles DJREKPO, « vote et démocratie en Afrique » in « Processus démocratique en Afrique : impact et perspectives », Actes du Colloque international, Cotonou, 11-14 avril 1994, ULB/CERI, 1994, p.90.
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