Le développement technique peut-il être un facteur d'esclavage?
1.1. Définitions
D’une manière générale, les copies comprennent bien la notion de « développement technique ». Souvent assimilé au « progrès technologique » (identification contestable, mais qu’on peut admettre en Terminale), il s’associe correctement, dans l’esprit des élèves, à l’ensemble des productions humaines, notamment les machines, les outils, les appareils électroménagers ou encore les équipements électroniques. En revanche, il n’est jamais fait mention des techniques au sens littéral du terme, c’est-à-dire des savoir-faire (sans « s », même au pluriel) qui ne se concrétisent pas dans un objet matériel. Personne par exemple n’a évoqué la « technique » du chirurgien, ni celle du rémouleur, encore moins celle du peintre ou de la dentellière. Il s’ensuit déjà une réduction assez regrettable, mais excusable, de l’horizon des copies.
L’esclavage désigne la condition d’une personne humaine lorsqu’elle se trouve sous l’autorité absolue d’un maître, donc entièrement privée de droits et de libertés. Aucune gratification salariale ni politique ne s’ensuit du labeur souvent éreintant auquel l’esclave se voit attelé par le caprice du maître. Aussi la servitude paraît-elle aujourd’hui incompatible avec la dignité humaine. Il fallait se rappeler le crime odieux que constitue la traite des êtres humains pour saisir le sujet dans toute sa dimension.
Parce qu’il n’existe officiellement plus d’esclavage en France (les faits sont moins riants, voyez ici), ce préalable requerrait sans doute, pour des élèves de Terminale en 2007, un réel effort d’imagination. Le plus souvent, il n’a pas été fourni. De là, un affaiblissement, voire une dissipation du problème, en raison de transcriptions brouillonnes et d’approximations impardonnables, qui ont versé, sans coup férir, jusque dans le ridicule et dans l’atroce.
La plus courante confondait esclavage et dépendance « simple ». J’ose espérer que, si vous êtes dépendants de vos parents sous