Le déserteur - boris vian
•Cette chanson a été composée par Boris Vian (écrivain français; né à Ville-D’avray en 1920 – mort à 1959) en 1954, après la guerre d’Indochine (1946 – 1954) et au début de la guerre d’Algérie. Dans ce contexte d’entre-deux-guerres, ce texte au couplets pacifiques provoque un immense scandale et entraînent l’interdiction de la chanson. Afin d’atténuer la violence des paroles, Mouloudji convainc Vian de transformer certains vers (par exemple, B. Vian a remplacé « Monsieur le Président » par « Monsieur que l’on nomme grand »). La censure ne fut levée qu’en 1962.
•La chanson parle d’un homme qui écrit au président de la République pour lui expliquer son choix de déserter, ayant reçu une lettre de mobilisation la veille. Cet homme décrit la lassitude du peuple français envers la guerre: chaque famille a connu le deuil, la séparation, la peur… Dans cette lettre, B. Vian incite le peuple à se révolter, à faire comme lui (« Refusez d’obéir », « Refusez de la faire »). Il provoque le chef du pays en le mettant face à ses responsabilités (« Allez donner le votre »). La chanson se termine sur un homme, sans défenses, face aux gendarmes. Sa véritable arme est donc sa parole.
•Cette lettre a eu une fantastique postérité: elle va devenir l’hymne des pacifistes. La radio Europe 1, jeune radio anticonformiste, diffuse cette chanson qui devient un vrai succès populaire. Elle a été reprise par de nombreux interprètes tels que Serge Reggiani, Joan Baez, ou encore le trio folk Peter, Paul & Mary, qui en font un hymne de protestation contre la guerre du