Le désert dans la littérature
3835 mots
16 pages
Le 6 février 2011, l’écrivaine Andrée Chedid s’éteint à l’âge de quatre-vingt onze ans, laissant derrière elle un répertoire marquant. De son Égypte, terre d’asile, à la France, où elle acquiert une habileté à l’écriture, Chédid a su promouvoir la beauté d’une imagination souvent tirée de mythes et de légendes. C’est de faits divers qu’elle garnie ses romans, pour la plupart parlant de la guerre, du désir de vivre, de la paix, de la mort et de la révolte. Bref, d’une préoccupation au cœur du peuple arabe des années quatre-vingts. Traînant ses personnages, principalement des femmes et des enfants, vers l’exil, l’écrivaine les guide aussi souvent que possible à travers le désert. Avec un vague souvenir et peu de nostalgie de ces guerres vécues, elle invente des péripéties arrosées de poésie. Toujours en poursuivant cette quête de survie, son écriture balance entre la poésie et la prose dans une atmosphère énigmatique. À l’intérieur de la production narrative très riche d’Andrée Chedid, on retrouve Le survivant, publié en 1963 et Les marches de sable, en 1981 où le désert prend une importance primaire. Le survivant raconte l’histoire d’une femme déterminée à trouver son mari qui, selon les sources, aurait péri dans l’écrasement de l’avion qui traversait le désert et à bord duquel son bien-aimé se trouvait. Alors Lana entreprend un voyage au cœur du désert et parcourt le site de l’accident, fouillant les villages aux alentours espérant retrouver ne serait-ce qu’un indice confirmant ses espoirs. En lecture comparative, surgissant d’une toute autre époque, Les marches de sable est un roman se déroulant dans une Égypte du IVe siècle. En ce temps, les différentes croyances causent des tueries et pour échapper à leur passé ou encore à leur sort, deux femmes et une enfant se retrouvent au désert, lieu d’exil et d’isolement. Cyre, Marie et Athanasia représentent chacune un motif valable d’échappement à la souffrance. Dans les deux romans, l’attente au cœur du désert est une