Le dénouement de Lorenzaccio
Situation finale, Acte V :
A Florence, les dignitaires du régime organisent la succession d’Alexandre : Côme de Médicis est proclamé duc. Les Florentins laissent faire (sc1,5,7).
A Venise, Lorenzo vit exilé en compagnie de Philippe Strozzi ; il comprend que l’assassinat du duc n’a servi à rien ; il apprend l’exil en France de Pierre et la réconciliation de la Marquise Cibo avec son mari. Il apprend la mort de sa mère. Se promenant dans les rues de la ville sans aucune protection, il se laisse pratiquement assassiner par les émissaires du nouveau duc (sc.2,3,4,6).
L’échec du projet du héros romantique :
Lorenzo est exilé à Venise. En premier lieu, Lorenzo tourne en dérision sa condamnation. L’antiphrase « Il est naturel qu’elle [sa tête] le soit dans toute l’Italie, aujourd’hui que j’ai tué Alexandre » témoigne avec ironie de la distance qu’il manifeste à l’égard de cette décision. La déclaration « le bon dieu ne manquera pas de faire placarder ma condamnation éternelle » est une manière de critiquer la relation religion et tyrannie.
Lorenzo s’amuse du paradoxe de son assassinat : ce geste était pour lui une preuve de sa vertu et de son honnêteté (libérer sa patrie du tyran) mais il est diabolisé à l’extrême par ses semblables. Ces exagérations révèlent également une certaine fierté à l’égard de son acte.
Lorenzo ne meurt pas sur scène mais la réaction de Philippe et la violence des émotions qu’il exprimera donneront à la mort du héros une tonalité pathétique. Sa mort semblait d’ailleurs, depuis l’acte IV, inexorable. Néanmoins, son assassinat, « frappé par derrière », laisse le goût amer d’une ironie cruelle pour Lorenzo qui voulait mourir en héros. La dernière scène de la pièce marquera le triomphe de Côme et le retour cyclique à une situation inchangée. Le héros meurt mais la tyrannie, elle, continue.
Ce concept de dénouement reste ambigu pour cette pièce. En effet, il pourrait y avoir deux dénouements possibles :
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