LE DROIT SUR LA FORCE
• Le droit, c'est l'ensemble des règles sociales considérées comme justes (directus, en latin = droit), c'est ce qui est permis et exigible par conformité à une règle précise formulée par la loi. Mais c'est sans doute avant tout, et il s'agira de cela dans ce sujet, ce qui constitue le fondement des droits de l'homme vivant en société, des règles régissant les rapports humains.
• La force c'est la contrainte physique extérieure, c'est la violence. On s'incline devant la force ou on la combat. La force appartient autant à l'animal qu'à l'homme. Il semble donc y avoir dans les termes de l'énoncé un paradoxe droit-force : la force est un fait, un constat, le droit est une élaboration de la raison.
L'obéissance ne peut naître que de ma volonté raisonnable d'obéir. « L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté » dit Rousseau. L'obéissance au seul appétit est esclavage et l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. (Du Contrat Social) La liberté ne consiste pas à suivre nos désirs. Elle n'est pas dans l'absence de contraintes mais dans le libre choix des contraintes que l'on se donne à soi-même. On peut appliquer cette idée au peuple. Un peuple libre est celui qui se donne à lui-même ses propres lois, ce qui définit la démocratie. Dans la contrainte, il n'y aura toujours que nécessité physique, pas liberté.* Si Rousseau peut fonder le droit non pas sur la force mais sur la volonté générale, c'est qu'il croit en la liberté naturelle de l'homme perfectible et naturellement bon.S'associer ce n'est donc pas aliéner sa liberté comme le pensait Hobbes, c'est associer liberté et obéissance puisque la véritable liberté est, répétons-le, « obéissance à la loi qu'on s'est prescrite ».
1) FONDER LE DROIT SUR LA