Le droit et la morale
La nécessaire distinction qui s’établit entre le droit et la morale (I) ne seraient, en effet, occulter la nécessaire coordination qui caractérise leurs rapports.
I – LE DROIT ET LA MORALE : UNE NÉCESSAIRE DISTINCTION
La distinction entre le droit et la morale s’évalue à un double niveau. Au plan, tout d’abord, des finalités de ces deux systèmes normatifs (A). Au plan, ensuite, de la nature des sanctions attachées à la violation des normes qui les composent (B).
A) Une distinction des finalités du droit et de la morale
Le droit et la morale poursuivent des buts différents. Cette différence se traduit à un double niveau.
- Celui d’une ignorance par le droit des règles morales (la morale réprouve, par exemple, les pensées haineuses alors que le droit les ignore tant qu’elles ne se traduisent pas par des actes ; le Code de la route est aussi à ce niveau de la réflexion un bon exemple).
- Celui de la divergence, de l’opposition entre la règle de droit et la règle morale. L’exemple de la prescription pouvait être utilement cité ici.
B) Une distinction des sanctions du droit et de la morale
- La sanction juridique met en œuvre la force publique, la contrainte étatique.
- Au contraire, la sanction morale est avant tout intérieure et personnelle.
- Il convient de souligner que la violation d’une règle morale peut aboutir, à l’instar de la peine d’emprisonnement, à une exclusion du corps social pendant un temps donné. La nature des sanctions reste cependant fondamentalement différente.
Transition : S’ils disposent chacun de larges sphères d’autonomie, le droit et la morale n’en restent pas moins deux systèmes normatifs profondément coordonnées.
II – LE DROIT ET LA MORALE : UNE NÉCESSAIRE COORDINATION
Parce qu’ils s’adressent aux mêmes personnes dans un même mouvement, le droit et la morale ne sauraient s’ignorer. Les