Le droit de vote des femmes en 1944
L'ordonnance du 21 avril 1944 prise par le gouvernement provisoire du général de Gaulle à Alger stipule que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». Deux ans et demi plus tard, le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 inscrit ce principe dans les principes fondamentaux de la République : « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme ».
Alors que la France avait été l'un des premiers pays à instaurer le suffrage universel masculin, il faudra un long processus pour que ce droit soit étendu aux femmes.
Le droit de vote fut dans un premier temps réservé aux propriétaires de sexe masculin. Les femmes en furent exclues car, estimait-on, leur dépendance économique les empêchait d'exercer un choix libre. Ainsi, sous l'Ancien régime, seules, les veuves dotées d'un fief et les mères abbesses pouvaient élire leurs représentants aux États généraux
À la Révolution, les femmes étant considérées comme « citoyens passifs » et malgré l'appel de Condorcet , elles furent exclues du droit de vote. Exclusion maintenue par la Constitution de 1791. Le code civil de 1804 leur donnait certes des droits civils mais leur refusait la citoyenneté politique.
Au XIXe et au début du XXe siècle, les arguments avancés changent : les devoirs de mère et d'épouse seraient incompatibles avec l'exercice du droit de vote mais, surtout, dans un contexte d'hostilité entre les partisans d'une République laïque et l'église catholique, les femmes sont jugées sous influence cléricale et immatures politiquement.
De la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » d'Olympe de Gouges (1791) aux actions des « suffragettes » et aux organisations telles la ligue française pour le droit des femmes