Le drame romantique
Le romantisme naît dans un moment charnière de l’histoire de France, celui qui sépare l’Empire napoléonien de la Seconde République. Les régimes se succèdent et s’achèvent dans une crise plus ou moins sanglante.
On peut constater la faible longévité du théâtre romantique : le drame romantique apparaît avec Stendhal, Racine et Shakespeare et Hugo, Cromwell. La plupart des chefs-d’œuvre apparaissent durant la Monarchie de Juillet. Le genre disparaît en 1843, avec l’échec des Burgraves de Victor Hugo.
Le drame romantique est une forme littéraire appartenant au genre du théâtre, née au début du XIXe siècle dans le sillage du drame bourgeois du XVIIIe siècle. Racine et Shakespeare, l'œuvre de Stendhal parue en 1823, et surtout la Préface de Cromwell (1827) de Victor Hugo, le théoricien de ce nouveau genre, en sont les textes fondateurs.
C'est un marginal, par réaction à l'élévation des personnages prônée par Aristote dans sa Poétique. Prosper Mérimée, par ailleurs historiographe, écrit ainsi avec la Jacquerie (1828) un drame sous la forme d'un récit dialogué qui transporte le lecteur au milieu du XIVe siècle et propose une interprétation du soulèvement des paysans du Beauvaisis. L'unité de lieu est alors mise à mal : la multiplicité des lieux est appelée par la visée totalisante, le désir d'exactitude. D'où parfois l'impossibilité de représenter : Cromwell, qui met en scène 60 personnages dans une action de 6000 vers, est très peu jouée. Quant au Spectacle dans un fauteuil d'Alfred de Musset, il n'est tout simplement pas écrit pour la scène.
Le héros romantique
Le héros romantique est soumis à la vague individualiste européenne qui s'exprime notamment par les droits de l'homme et l'image de Napoléon. Le moi est divisé, ce qui entraîne l'apparition du grotesque dans le sublime. Le grotesque est cette remise en cause de la virtus (le courage) du grand homme par le fait précisément de sa faiblesse humaine : c'est le cas d'Oliver Cromwell.