Le drame romantique
Les jeunes romantiques redécouvrent avec un plaisir certain le théâtre de Shakespeare (1564-1616) qu’ils prennent comme modèle. Shakespeare leur paraît moderne pour plusieurs raisons : il a écrit pour les « grands » (rois et courtisans) et pour le peuple : les personnages appartiennent à ce qu’on appelle aujourd’hui des milieux sociaux très différents. De plus, Shakespeare varie les genres, enfreint les unités spatio-temporelles, et aucun aspect de la nature humaine ne lui échappe.
Textes fondateurs du drame romantique
Stendhal, Racine et Shakespeare (1823) : Stendhal y compare le théâtre racinien et shakespearien afin de montrer que le théâtre de Shakespeare est supérieur. Stendhal demande aussi aux dramaturges de renoncer à la versification.
Hugo, Préface de Cromwell (1827) : Hugo y définit ce que doit être un drame romantique.
L’opposition aux règles classiques, le héros romantique
Refus de la règle des trois unités : les romantiques veulent se libérer de la forme et refusent la règle des trois unités car elle étouffe le génie.
Refus de la règle de bienséance : par souci de réalisme, les romantiques veulent montrer sur scène ce qui existe (meurtres, suicides, duels, etc. ; Cf. Chatterton, Ruy Blas, Hernani et Lorenzaccio de Musset).
Le mélange des genres, la diversité : les romantiques prétendent qu’on peut écrire une pièce de théâtre en mélangeant les tons, refusant ainsi qu’il n’y ait que du tragique dans une tragédie, que du comique dans une comédie, etc. [Remarque : au XVIIIe siècle, Diderot et Beaumarchais revendiquaient le mélange des genres, donnant