Le dos courbé
L’ouvrier regarda par la seule fenêtre de la petite cuisine et au même moment il vu une brique fracasser cette même fenêtre. Son impuissance face à cette situation lui fit couler quelques larmes sur ses joues plutôt grasses pour un temps de grève.
Il regarda sa femme et ses enfants qui semblaient le prendre en pitié, tout en le méprisant. Il se leva, le dos courbé, probablement par l’ouvrage ou bien par la honte qu’il ressentait. Il passa à côté de la petite cheminée remplie de charbon et arriva la chambre à coucher. L’homme se laissa tomber sur les couvertures de son lit.
Il faisait encore jour et pourtant, il voyait sombre tout autour de lui. Seul un petit rayon, venant de la fenêtre de la chambre grande ouverte, lui faisait voir un peu clair. Il ne regrettait pas sa décision et croyait dure comme fer qu’elle était la meilleur.
Pourtant, chaque soir, l’homme rêvait à la même chose. Il se revoyait dans le bureau de son patron en train d’accepter l’offre de ce dernier, d’abandonner ses confrères en grève en échange d’un poste plus élevé. Soudain tout devenait sombre et il voyait paraître des flammes, à travers lesquels une silhouette semblait lui faire signe de la rejoindre. Finalement, il revoyait cette signature qui avait celé le pacte et il se réveillait toujours à ce moment