Le dormeu du val
Il n’a que seize ans lorsqu’il écrit le Dormeur du val qui sera publié en 1898 pour la première fois. Ce poème est tiré d'un recueil intitulé «poésie » écrit par Arthur Rimbaud en 1870 (année terrible pour les Français : cette année marque la fin de l’empire de Napoléon 3)
Ce poème est saisissant de beauté et il entraine le lecteur à découvrir le spectacle de la mort comme un phénomène banal et anodin. C’est cette mise en forme qui va surprendre et intensifier ainsi la force et l’impact du poème dans sa dénonciation de l’horreur de la guerre.
Toute la force du poème tiendra dans la description de la tranquille beauté de la nature qui laissera finalement découvrir au lecteur l’impromptue et tragique réalité de la mort.
Il convient donc d’étudier minutieusement les étapes qui se succèdent habilement pour d’abord décrire cette paisible scène bucolique avant d’annoncer la soudaine horreur de la réalité.
La scène décrite part du plan élargi d’un ‘petit val’ pour se resserrer sur le personnage étendu dans l’herbe puis se resserre encore sur les détails de son ‘sourire’, sa "narine" sa "main sur sa poitrine". Le resserrement du champ visuel est volontaire et nous fait découvrir tout d’abord un paysage champêtre accueillant ou la nature y est décrite comme dans un univers protecteur et rassurant .
Les notions de couleurs dans les tons de vert et de bleu nous rappellent un tableau impressionniste. Les sonorités perçues accentuent l’effet d’apaisement (la "rivière" "chante"; la lumière qui frappe l'eau "accroche" des "haillons" "aux herbes") et les images de cette nature tranquille se forment peu à peu à l’esprit du lecteur. La nature nous semble