Le dolorisme
Commençons par une rapide présentation de ce qu'est le dolorisme ; c'est une doctrine qui vise à prêter à la douleur une certaine valeur morale, esthétique et/ou intellectuelle.
Marianne, dans les lettres qu'elle écrit à son amant, montre en plusieurs occasions des exemples de cette doctrine, en glorifiant sa douleur, en montrant qu'elle souffre et qu'elle s'en rengorge("et qu'au moins ce que je souffre pour vous ne vous soit pas inutile!") ; l'on pourrait presque affirmer que d'après ses dires, elle "aime ça", ce qui est singulièrement incongru, et laisse à penser que le dolorisme est une forme de masochisme pas nécessairement physique mais pouvant être une torture mentale, et qui viserait ainsi à rendre cette dernière "légitime" ("La fin légitime les moyens") vis à vis des méthodes qu'elle emploie afin de garder son amant à elle, du moins dans la pensée, donc de faire en sorte qu'il ne l'oublie pas. Et, comme énoncé précédemment, pour arriver à ce résultat, elle lui indique plus que souvent qu'elle souffre, mais d'une certaine façon, peut-être le rassure-t-elle en lui affirmant maintes fois que cette souffrance, elle ne s'en plaint pas, et qu'elle est fière de la ressentir. Cependant, le simple fait d'évoquer ses maux et une forme de plainte, et ne rassure pas vraiment l'amant, qui, à mon ressenti, n'a pas l'air d'attacher une grande importance à notre religieuse qui s'échine à lui faire montre de tout l'intérêt dont elle est capable à travers ses lettres, mais qui n'a pas l'air de recevoir tant de réponses ("Vous ne m'écrivez point"). Peut-être n'est-il qu'un "bourreau des coeur" sans foi ni loi auprès de femmes de cet acabit, et en ce cas, la douleur de Marianne est bien