Le diable
Henry de Montherlant
Premier acte
Nous sommes à la cour du Roi Ferrante régnant sur le Portugal. L’Infante de Navarre, accompagnée de son frère l’Infant, est venue de sa Navarre suite à une décision prise entre les deux Rois et celle-ci est de marier leurs enfants. Le prince don Pedro devrait donc épouser l’Infante de Navarre. Mais celle-ci vient se plaindre au Roi Ferrante car don Pedro vient de lui annoncer que ce mariage ne peut se faire vu qu’il est amoureux d’une autre femme, dona Inès De Castro. Ce que le Roi Ferrante prenait pour une simple envie de ne pas se fixer est donc plus grave qu’il ne l’avait envisagé. L’Infante est hors d’elle et considère qu’elle a été humiliée et que son haut rang ne lui permet pas d’accepter cela. Ferrante lui répond qu’il se fait fort de ramener son fils à la raison et surtout à ses désirs. Il assure que cette union se fera, que son fils le veuille ou non. Après une courte discussion avec un de ses conseillers, il fait venir don Pedro. Il ne lui cache en rien le fait qu’il ne l’aime pas et qu’il regrette fortement de dépendre de lui. A ses yeux, à l’âge de douze ans, don Pedro serait devenu un être sans intérêt et même grossier et médiocre. Il ne reproche pas sa liaison avec Inès de Castro et en était au courant, mais il maintient que cela n’empêche pas don Pedro d’épouser l’Infante de Navarre. A cela don Pedro maintient que l’idée qu’il se fait du bonheur ne lui permet pas ce sacrifice. Ils se quittent fâchés mais Ferrante entend bien qu’il obéira. Dans la scène suivante don Pedro commence par avouer à Inès qu’il n’a pas osé annoncer au Roi qu’ils s’étaient officiellement mariés, avec l’aide de l’évêque de Guarda, ni qu’ils attendaient un enfant. Inès dit qu’elle peut le comprendre, mais le supplie de faire un effort et d’annoncer à son père qu’il fera dorénavant les efforts nécessaires pour devenir un bon roi, pour autant qu’il puisse le faire avec la femme qu’il aime. Elle avoue que la situation telle