La thèse de la préface de Claude Julien est la suivante :

Parmi les différentes positions et voies possibles face à quelconque réalité, l'homme se doit d'être critique, voire même irrespectueux, envers le pouvoir régissant l'environnement dans lequel s'inscrit cette réalité.

En utilisant un oxymore pour titre, l'auteur interpelle, questionne le lecteur. Les deux antonymes utilisés dans le titre posent les questions suivantes : comment peut-on s'obliger à l'irrespect ? et surtout dans quel but ?
Le titre à lui seul, contient l'idée-force des propos de Claude Julien.

Le premier problème exposé est : quelle position adopter pour comprendre, analyser et expliquer des évènements, sachant que chacune comporte des ambiguïtés, des effets pervers, et ne garantit aucunement d'être la plus pertinente ?

En apportant des éléments de réponse, Claude Julien sous-tend une autre problématique :
Comment et pourquoi, un intellectuel se doit de se heurter au(x) pouvoir(s) afin de préserver sa liberté de pensée ?

Les propos de l'auteur ne ciblent pas uniquement les intellectuels, ils s'adressent à quiconque observe, comprend, analyse... Le pouvoir étant présent dans différentes sphères et à différents niveaux, la réflexion de Claude Julien peut s'appliquer à tout lecteur.
Ce dernier peut donc se questionner sur une éventuelle position à adopter face à une réalité, un problème, un débat...
En tant que lecteur, nous sommes amenés également à réfléchir sur quels « terrains » peut nous amener un choix, une posture face à des pouvoirs.
Nous pouvons nous questionner sur notre devoir de critique au quotidien, sur la forme que peut prendre ce dernier, et sur les limites que nous mettons au devoir d'irrespect.
Le devoir nous renvoie à une autre réflexion liée à la morale. En effet, en se battant pour ses idées, nous faisons intervenir nos valeurs, notre morale d'où le questionnement sur la légitimité de ces