Le cpe
D’abord, le CPE est-il vraiment un Contrat Pour l’Emploi ? Contrairement à ce que l’on peut souvent lire ou entendre, il n’y a pas de consensus parmi les économistes concernant les effets de la protection de l’emploi sur le chômage . Le gouvernement attend avant tout du CPE qu’il entraîne des créations d’emplois pour les jeunes dans un climat d’incertitude où les entreprises ne peuvent pas toujours embaucher en CDI. Lorsqu’un employeur prévoit une embauche pour répondre à une reprise de son activité, mais qu’il doute de la solidité de cette reprise, il peut être réticent à proposer un CDI. Il peut alors proposer des stages, ou des CDD de courte durée qui lui permettent de ne pas s’exposer aux difficultés de licenciements potentiels. Avec le CPE, les entreprises pourraient offrir des « CDI » tout en attendant que la reprise se consolide. C’est cette logique qui sous-tend l’idée selon laquelle ce contrat permettrait de créer des emplois qui n’auraient pas vu le jour avec les seuls CDI. Mais si le CPE facilite l’embauche, il facilite aussi le licenciement. Si dans les deux ans suivant l’embauche, l’activité ralentit, les contrats seront plus facilement interrompus, ce qui augmentera l’afflux de jeunes vers le chômage. Pour que le CPE permette des créations nettes d’emplois à long terme, il faut que l’incitation à l’embauche l’emporte sur la tentation de licencier. Sur quelle base nos ministres ont-ils pu trancher entre les effets positifs et négatifs d’un assouplissement des conditions de licenciement