Le Contrat Et La Personne Humaine
« Trop longtemps, le contrat social s'est inspiré d'un Dieu sans justice ; il est temps qu'il s'inspire d'une justice sans Dieu. ». En ces termes sulfureux, le polémiste anarchiste Sébastien Faure venait mettre en lumière au début du XXème siècle la survivance du sacré dans la constitution de l’Etat français. Il convient de constater, que ramené à des domaines plus proches du juriste, le propagandiste n’a pas entièrement tort, à l’instar d’un Code Civil qui connait une conception très rigoureuse, quasi-liturgique de la personne humaine, notamment en droit des contrats. Afin de mettre en relation le contrat et la personne humaine, il s’agit d’exposer ce que chacun de ces termes entend. Le contrat jouit d’une définition claire à l’article 1101 du Code Civil en ce qu’il est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. La définition de la personne humaine est quant à elle plus complexe puisqu’elle relève avant tout d’une réflexion philosophique. Elle sera donc comprise comme étant l’entité comprenant le corps et l’esprit d’un individu dans un unique ensemble, évitant ainsi l’exclusion de l’une de ces composantes afin de pouvoir étudier le rapport que chacune d’elle entretient avec le contrat. Le rapport entre ces deux notions est une interaction fascinante et fascinée puisqu’en posant la question de l’échange de ce qui relève de la personne humaine par le contrat, il faut d’abord comprendre ce qu’est la personne humaine, elle-même. La controverse n’a toutefois rien de récent, l’expression de « plus vieux métier du monde » bien que triviale, témoigne de l’origine immémoriale de la commercialisation de la personne humaine. Le droit positif français à son tour été conduit à entendre ce qu’est cette personne humaine afin d’en définir les liens qu’elle entretiendrait avec le contrat. La controverse se résumerait ainsi