Le conflit socio cognitif
Ce que nous avons compris ( notamment d'après la définition de Ph. Mérieu) c'est que le conflit socio-cognitif est un élément de la théorie de l'apprentissage qui suppose la confrontation d'au moins deux points de vue concernant un problème.Cette confrontation conduit au développement cognitif. Il faut qu'il y ait désaccord entre les points de vue (conflit) et que ce désaccord soit dépassé pour aboutir à un nouvelle réponse qui sera commune. En effet, aucun des points de vue ne doit être imposé ou abandonné. Ils doivent tous servir à la résolution. Ce conflit aboutit à deux bénéfices: une solution plus adéquate au problème et une restructuration cognitive (découverte du bénéfice des interactions sociales). Dans ce cas le social est le moteur du développement cognitif. De plus, le conflit socio-cognitif vient du courant du socio-constructivisme ce qui rejoint la théorie de la médiation (le socio-constructivisme= cas de deux enfants en situation de résolution d'une tâche : la coordination des enfants permet parfois un progrès individuel). Doise et Mugny présentent les intéractions entre pairs comme source de développement cognitif à condition qu'elles suscitent des conflits socio-cognitifs. Selon eux, l'interaction sociale est constructive dans la mesure ou elle introduit une confrontation et des conceptions divergentes. Apparaît alors un premier déséquilibre inter-individuel au sein du groupe puisque chaque élève est confronté à des points de vue divergents. L'élève prend ainsi conscience de sa propre pensée par rapport à celle des autres. Ceci provoque un deuxième déséquilibre de nature intra-individuel: l'apprenant est amené à reconsidérer en même temps ses propres relations et celles des autres pour reconstruire un nouveau savoir. Le narratif devient dans cette perspective un moyen de « penser notre propre pensée » ( selon Bruner en 1995) et renvoit à la compréhension de sa propre pensée et de celle d'autrui. Les deux déséquilibres que